La saison s'est terminée en queue de poisson pour manque de caprification, indispensable à la prolifération de la récolte, laissant les fellahs et les agriculteurs sans retour sur investissement. Subitement, ils se sont endettés après avoir perdu leur récolte. L’Etat n’est même pas intervenu par un geste d’encouragement et de soutien.

 

Quel est, selon vous, le programme adéquat pour soutenir la filière ?

 Sans aucune tergiversation et de manière claire et nette ! Ce programme est basé sur quelques points :

 - Une aide concrète à la plantation pour augmenter la qualité et la production, étant destinée essentiellement à l’exportation et même la consommation locale.

 - Doter la zone de matériel compatible à son relief. On offre des tracteurs de 800 millions, alors que le petit tracteur dédié à la campagne au relief accidenté est plus indiqué. 30 % d’aide non appropriée qu’offre l’Etat est l’équivalent de trois paires de bœufs à un million de dinars chacune.

On a écrit à maintes reprises à ce sujet aux différents services des deux wilayas, Sétif et Béjaïa (la zone regroupe 21 communes, dont 10 de Sétif et 11 de Béjïa). Tenez-vous bien ! On nous répond que les bœufs ne figurent pas dans la nomenclature et pour autre chose (concernant les serres pour séchage, aide à la plantation, pépinières locales), on nous demande de patienter, ce qu’on fait depuis des années !

 

Voulez-vous nous donner plus de détails ?

 

On a pris part à plusieurs rencontres et conférences où ont eu lieu des ateliers. Mais les recommandations qui en ont découlé n’ont pas été prises en compte.

 En 2019, un séminaire tenu fin septembre où l’ex- P/APW de Béjaîa (actuellement sénateur) nous a promis une aide de 5 millions de dinars pour développer la filière, à travers une convention conjointe des deux universités (Béjaïa et Sétif)…depuis rien de concret !

 En juillet 2022, on a pris part à la conférence des indications géographiques, tenue à Montpellier (France) et organisée par la FA O…Rien n’a filtré à ce jour ! Même le label n’est pas encore.

 Un paradoxe… La dénomination de l’association est communale, alors qu’elle englobe plus d’une vingtaine de communes, en plus des deux wilayas, Sétif et Béjaïa !...

 Oui, justement. On a octroyé le label en 2016 à l’association de la commune de Beni Maouche, créée en 2015, que d’autres communes ont intégré depuis. Désormais, il nous faudra transférer l’association à la zone contenant l’ensemble des communes et, de ce fait, elle changera de dénomination pour devenir l’association des producteurs de figues et la protection de la dénomination figues sèches de Beni Maouche. Par conséquent, les présidents des APC et élus locaux participent au développement de la filière.

 De plus, l’organisme certificateur n’est pas encore désigné ; le logo étant établi en 2017 à titre pilote pour l’année 2018 à 47 personnes ; depuis il est resté lettre morte.